Il suffit de feuilleter des revues ou des magazines connus pour constater combien les allusions à la crise du monde moderne y sont nombreuses. Des mots devenus à la mode, « écologie », « environnement », se mêlent aux craintes et aux menaces : « autodestruction de l’espèce humaine », « suicide collectif », « chances de survie », « remise en cause de la civilisation ». De l’explosion de Mai 68 au Congrès de Stockholm (1972), les doutes sur les fondements même de la société industrielle se font jour partout. À bien des égards, la « société de consommation » est « contestée ». La contestation la plus radicale du monde occidental, c’est la survivance en Orient de sociétés en tous points contraires à la société industrielle. Les certitudes quant au sens même de la vie humaine sont différentes. Or elles ont fait leurs preuves depuis quatre mille ans. Ces certitudes, considérées comme une « connaissance », trouvaient leurs applications dans tous les domaines : artistique, familial, sexuel, professionnel, etc. Y a-t-il, dans l’étude sans préjugé de cette sagesse ancienne – notamment celle de l’Inde et des pays bouddhiques –, la possibilité de découvrir peu à peu certaines clés qui nous permettent de mieux nous comprendre nous-mêmes dans notre relation avec cet « environnement » et ce « milieu » qui sont les nôtres ? C’est la question à laquelle répond Arnaud Desjardins dans ce livre, fruit de quinze ans d’existence partagée entre l’Asie et la France.